Acquisition
par naturalisation
Qui peut demander la naturalisation?
Vous pouvez demander à être naturalisé
français si vous êtes majeur et que vous
justifiez d'une résidence habituelle en
France pendant les cinq ans précédant
le dépôt de la demande (condition de stage).
La condition de stage est réduite à deux
ans si vous avez accompli avec succès
deux années d'études dans un établissement
d'enseignement supérieur français.
Condition de stage
La condition de stage est réduite à deux
ans si vous pouvez rendre des services
importants à la France par vos capacités
ou vos talents.
Vous pouvez être naturalisé sans condition
de stage si vous êtes mineur étranger
d'un parent ayant acquis la nationalité
française.
Vous pouvez être naturalisé sans
condition de stage si vous:
- êtes le conjoint ou l'enfant majeur
d'une personne qui acquiert ou qui a acquis
la nationalité française,
- avez accompli des services militaires
dans l'armée française,
- êtes ressortissant d'un Etat sur lequel
la France a exercé sa souveraineté, un
protectorat, un mandat ou une tutelle.
Vous pouvez être naturalisé sans
condition de stage si vous:
- avez le statut de réfugié,
- êtes ressortissant d'un Etat dont l'une
des langues officielles est le français
et que le français est votre langue maternelle
ou si vous avez été scolarisé au moins
5 ans dans un établissement enseignant
en langue française.
Naturalisation sans condition
de stage
Vous pouvez être naturalisé sans condition
de stage si vous avez rendu des services
exceptionnels à la France ou si votre
naturalisation présente un intérêt exceptionnel
pour la France.
Naturalisation
Dans ce cas, le décret de naturalisation
sera accordé après avis du Conseil d'Etat
sur rapport motivé du ministre.
La naturalisation française peut être
accordée, sur proposition du ministre
des Affaires étrangères, à tout étranger
francophone qui en fait la demande et
qui contribue par son action émérite au
rayonnement et à la prospérité de la France.
Les étrangers demandant à être naturalisés
doivent justifier de leur assimilation
à la communauté française, notamment par
une connaissance suffisante du français
et être de bonnes vie et moeurs.
Ne peuvent devenir français par naturalisation
les personnes qui ont été condamnées à
une peine supérieure ou égale à six mois
de prison sans sursis.
Ne peuvent devenir français par
naturalisation les personnes qui:
- ont fait l'objet d'un arrêté d'expulsion
ou d'interdiction du territoire,
- sont en situation irrégulière,
- ont été condamnées pour crimes ou délits
constituant une atteinte aux intérêts
fondamentaux de la Nation ou un acte de
terrorisme.
Restrictions
Toutefois, les condamnations prononcées
à l'étranger pourront ne pas être prises
en considération.
Dans ce cas, le décret de naturalisation
ne pourra être pris qu'après avis conforme
du Conseil d'Etat.
Cas des militaires étrangers
Vous bénéficiez d'une procédure spécifique
d'organisation de la nationalité française
par décret sur proposition du ministre
de la Défense.
Vous devez être étranger engagé dans les
armées françaises blessé en mission au
cours ou à l'occasion d'un engagement
opérationnel et vous en avez fait la demande.
Nationalité française par décret
sur proposition du ministre de la Défense
Vous pouvez bénéficier de la cette procédure
si vous êtes un enfant mineur de parent
étranger engagé dans les armées françaises
et décédé au cours ou à l'occasion d'un
engagement opérationnel. Vous devez justifier
que vous aviez la même résidence habituelle
que ce parent ou que vous résidiez alternativement
avec ce parent dans le cas de séparation
ou divorce au moment de son décès.
Déroulement
de la procédure
Pour demander
la naturalisation, adressez-vous:
- à la préfecture de votre département,
- à Paris, à la préfecture de police,
- ou dans un consulat français à l'étranger.
Vous recevrez un formulaire à remplir.
Les pièces à fournir pour établir votre
dossier y sont indiquées. Vous pouvez
également demander la francisation de
vos nom et prénoms.
Dossier de demande de naturalisation
Lors du dépôt de votre demande accompagnée
des pièces nécessaires, vous recevrez
un récépissé daté.
Après enquête, votre dossier est transmis
au ministre chargé des naturalisations.
L'enquête est effectuée par la police
ou par la gendarmerie et porte sur la
conduite et le loyalisme du postulant.
Réponse à la demande de naturalisation
La réponse à une demande de naturalisation
doit intervenir dix-huit mois au plus
tard après la date du récépissé remis
au postulant. Ce délai peut être prolongé,
une seule fois, de trois mois par décision
motivée.
La décision de naturalisation prend la
forme d'un décret publié au Journal officiel.
Vous êtes informé par la préfecture qui
vous remet un exemplaire du décret (ampliation).
Demande de naturalisation acceptée
Vos enfants mineurs au jour du décret
deviennent français en même temps que
vous à condition de résider avec vous
et d'être mentionnés dans le décret.
Pour prouver votre nationalité française,
vous pouvez présenter l'ampliation du
décret, un exemplaire du Journal officiel
où le décret a été publié, l'acte de naissance
sur lequel figure la mention du décret.
Mentions du décret
Sur votre demande, les mentions relatives
à la nationalité sont portées sur les
extraits d'acte de naissance ou sur le
livret de famille.
Demande non acceptée
Vous êtes averti que votre demande est
irrecevable, ajournée ou rejetée.
Cette décision doit être motivée.
Demande non acceptée
Si la demande a été ajournée, à l'issue
du délai, vous pouvez présenter une nouvelle
demande si les conditions nécessaires
sont remplies.
Lorsque la demande est irrecevable, vous
pouvez déposer une nouvelle demande dès
que les motifs qui ont motivé l'irrecevabilité
ont disparu.
Recours
Pour contester la décision de refus, vous
pouvez, dans le délai de deux mois suivant
la notification du refus, soit déposer
un recours gracieux auprès du ministre
chargé des naturalisations, soit exercer
un recours pour excès de pouvoir devant
le tribunal admnistratif de Nantes.
Pour
toute information, adressez-vous à votre
préfecture (à Paris, à la préfecture
de police).
Ressortissants étrangers
Vous
demandez la nationalité française
Auprès de la préfecture du Rhône.
La naturalisation et la réintégration :
Conditions à remplir :
1 - Etre ressortissant étranger et majeur
2 - Avoir un titre de séjour en cours
de validité
3 - Avoir sa résidence en France
depuis au moins 5 ans (sauf pour les ressortissants
étrangers originaires d'Etats sur lesquels
la France a exercé la souveraineté ou les
ressortissants étrangers appartenant à l'entité
culturelle et linguistique française lorsqu'ils
sont ressortissants d'Etats ayant le français
comme langue officielle).
Important :
- Un ressortissant étranger peut déposer
une demande de naturalisation après seulement
deux années de résidence en France s'il
a accompli avec succès deux années d'études
supérieures en vue d'acquérir un diplôme
délivré par une université française.
- Les enfants mineurs d'un ressortissant
étranger qui acquiert la nationalité française
sont automatiquement français à condition
qu'ils résident sous le même toit que le
parent naturalisé.
4 - Avoir ses attaches familiales et professionnelles en France,
c'est-à-dire avoir sa famille en France
(son épouse et ses enfants mineurs pour
les personnes mariées, les éventuels enfants
mineurs pour les personnes non mariées)
et son activité professionnelle en France.
5 - Avoir une assimilation linguistique
correcte, c'est-à-dire pouvoir soutenir
en français une conversation courante.
6 - Etre de «bonnes vie et mœurs»,
c'est-à-dire ne pas avoir subi de condamnations
judiciaires.
La procédure
:
Toute
personne intéressée par la naturalisation
doit se rendre à la :
Préfecture pour retirer un dossier qu'elle
complétera elle-même (la liste des pièces
à fournir se trouve dans le dossier).
Une fois
le dossier complété, la personne le renvoie
à l'adresse indiquée dans le dossier.
Si le
dossier est incomplet, la Préfecture de
Police le renvoie au destinataire par lettre
recommandée avec accusé de réception pour
qu'il le complète.
Lorsque
le dossier est complet, le postulant est
convoqué le plus rapidement possible pour
l'entretien de naturalisation. Après avoir
été signé par le représentant du Préfet,
le dossier est envoyé au Ministère de l'Emploi
et de la Solidarité à Reze (44) pour qu'une
décision soit prise.
Si la
décision est défavorable, le Ministère de
l'Emploi et de la Solidarité envoie la lettre
contenant la décision à la Préfecture de
Police pour qu'elle la notifie au postulant.
Si la
décision est favorable, le Ministère de
l'Emploi et de la Solidarité écrit directement
au postulant pour lui faire part de la décision
prise de le naturaliser et lui demander
de payer les droits de sceau.
Le décret
de naturalisation du postulant paraîtra
au Journal Officiel de la République Française
deux ou trois mois après le paiement des
droits de sceau. Le postulant est Français
dès la publication de son nom au Journal
Officiel.
La Préfecture
de Police sera alors chargée de remettre
au nouveau Français «le dossier d'accueil»,
c'est-à-dire l'ampliation de son décret
de naturalisation, ses actes d'état civil,
ses papiers d'identité français (Carte Nationale
d'Identité et passeport).
Important :
-La loi du 16 mars 1998 prévoit que la réponse de l'administration
à une demande de naturalisation doit intervenir
18 mois au plus tard après la date à laquelle
a été délivré au demandeur le récépissé
constatant que le dossier est complet.
- En cas de décision défavorable, le postulant
dispose d'un délai de deux mois pour exercer
un recours gracieux auprès du Ministère
de l'Emploi et de la Solidarité.
Il peut également introduire simultanément (ou dans un délai
de deux mois à compter du rejet de son
recours gracieux) un recours contentieux
devant le Tribunal Administratif de Nantes
et éventuellement, faire appel de la décision
de ce Tribunal devant la Cour Administrative
d'Appel de Nantes.
L'acquisition
de la nationalité française par la voie
du mariage
Conditions
à remplir
1 - Avoir un titre de séjour en cours de validité.
2 - Etre conjoint d'un Français
(le conjoint doit être impérativement
de nationalité française le jour de la
célébration du mariage).
3 - Etre marié depuis au moins
un an et que la communauté de vie n'ait
pas cessé entre les époux au moment où
le conjoint ressortissant étranger dépose
sa demande d'acquisition de la nationalité
française.
Important :
- Le délai d'un an de mariage est supprimé lorsque naît avant
ou après le mariage un enfant dont la
filiation est établie à l'égard des deux
conjoints.
La procédure
:
Le ressortissant
étranger désirant devenir Français par
mariage doit souscrire une déclaration
auprès du Tribunal d'Instance de l'arrondissement
de Paris où il réside et fournir un certain
nombre de pièces administratives.
Lorsque
ces pièces ont été fournies, le Tribunal
d'Instance délivre à l'intéressé un récépissé
daté constatant que le dossier est complet.
Le Tribunal d'Instance saisit alors la
Préfecture de Police pour l'instruction
du dossier et lorsque l'instruction est
terminée, la Préfecture de Police envoie
son avis au Ministère de l'Emploi et de
la Solidarité qui procède alors à l'enregistrement
de la demande du postulant si celui-ci
remplit les conditions pour devenir Français.
Le postulant est alors Français à compter
de la date qui figure sur le récépissé
délivré par le Tribunal d'Instance.
La Préfecture
de Police est avisée de la décision du
Ministère de l'Emploi et de la Solidarité
et le Tribunal d'Instance du lieu de résidence
du postulant est chargé de notifier à
l'intéressé «la déclaration enregistrée».
En cas
de refus d'enregistrement de la déclaration
de nationalité française, la Préfecture
de Police est également avisée de la décision
du Ministère de l'Emploi et de la Solidarité
et le Tribunal d'Instance est chargé de
notifier à l'intéressé le «refus d'enregistrement
de la déclaration».
La décision
de refus d'enregistrement doit intervenir
six mois au plus après la date à laquelle
a été délivré au postulant le récépissé
constatant que le dossier est complet.
Important :
- Le postulant peut contester la décision défavorable du Ministère
de l'Emploi et de la Solidarité devant le
Tribunal de Grande Instance de Paris dans
un délai de six mois à compter de la notification.
- Le gouvernement peut s'opposer, par décret
en Conseil d'Etat, pour indignité (lorsque
le postulant a fait l'objet de condamnations
judiciaires) ou défaut d'assimilation notamment
linguistique à l'acquisition de la nationalité
française par un ressortissant étranger
conjoint de Français dans un délai d'un
an à compter de la date du récépissé constatant
que le dossier est complet.
VOS DROITS ET DÉMARCHES : ETRANGERS EN FRANCE
Effets
de l'acquisition de la nationalité française
Vous avez acquis la nationalité
française par déclaration, naturalisation,
manifestation de volonté.
L'acte de naissance est dressé par le service
central de l'état civil si vous êtes né
à l'étranger.
Adressez-vous au service central de l'état
civil (ministère des Affaires étrangères)
pour vous le procurer.
Service national
Si vous êtes âgé de 18 à 50 ans, vous devez
vous faire recenser.
Si vous êtes nés avant le 1er janvier 1979
et que vous avez moins de 29 ans, vous devez
accomplir le service national actif.
Si vous êtes nés après le 31 décembre 1979
et avez entre 18 et 25 ans, vous devez participer
à l'appel de préparation à la défense.
Si vous êtes nés en 1979, vous pouvez demander
à participer à l'appel de préparation à
la défense.
Cas particulier
Si vous avez la double nationalité et que
vous résidez en France, vous devez accomplir
votre service national en France sous réserve
de l'application de conventions internationales.
Carte d'électeur
Vous pouvez vous faire inscrire sur les
listes électorales même en dehors des périodes
de révision et vous pourrez voter dans l'année.
Vous devez toutefois déposer votre demande
dix jours au minimum avant le scrutin.
Pour les démarches, adressez-vous:
- au service central de l'état civil du
ministère des Affaires étrangères,
- à la mairie de votre domicile,
- au bureau du service national dont dépend
votre domicile.
Quel
est le régime de la double nationalité ?
La double nationalité ou la multinationalité résulte
de l'application combinée de différentes
législations nationales sur la nationalité.
Elle n'est pas expressément envisagée par
le droit de la nationalité. Elle peut s'acquérir
à la naissance ou plus tard. Elle fait l'objet
d'aménagements résultant d'accords internationaux
le plus souvent. Enfin, elle n'est pas définitive
en principe.
1- L'acquisition
de la double nationalité
Un enfant né dans un pays étranger qui
applique le droit du sol se voit reconnaître
la nationalité dudit pays et acquiert
la plupart du temps celle de ses parents
lorsque l'Etat dont ils sont les ressortissants
attribue la nationalité par filiation.
La double nationalité peut s'acquérir également :
- par la naturalisation
- par la déclaration (ex : mariage, mineurs)
- par effet direct du mariage dans certains pays
- par cession d'un territoire ou indépendance
d'un Etat (ex : cas des Algériens
en 1962)
La loi française n'exige pas qu'un étranger devenu Français
renonce à sa nationalité d'origine ou
qu'un Français ayant acquis une nationalité
étrangère renonce à la nationalité française.
2- Le
fonctionnement de la double nationalité
En vertu du principe de souveraineté,
la France considère le double national
en tant que ressortissant titulaire de
l'ensemble des droits et obligations
attachés à la nationalité française, qu'il
s'agisse d'un Français ayant acquis
une nationalité étrangère ou d'un étranger
devenu Français.
Ce principe trouve ses limites à raison :
- des conventions internationales et bilatérales :
leurs dispositions facilitent l'exercice
de la double nationalité notamment en
ce qui concerne les obligations militaires
ou visent à la limiter telle que la convention
de Strasbourg du 6 mai 1963 ;
- des législations nationales : en dehors
des conventions internationales, certains
Etats obligent les personnes qui adoptent
la nationalité du pays d'accueil à renoncer
à leur nationalité d'origine. A l'inverse,
ils peuvent prévoir la perte automatique
de la nationalité d'origine de leurs ressortissants
qui acquièrent une autre nationalité.
Dans les deux cas de figure, la France accepte
la double nationalité.
- des conflits de nationalité, nombreux dans les
domaines tranchés par la justice en l'absence
de conventions internationales ;
- de la protection diplomatique de la France
qui ne peut s'exercer contre l'autre état
dont dépend le binational ; de même
l'autre Etat étranger ne peut
faire bénéficier de sa protection le binational concerné
sur le territoire français.
3- La
fin de la double nationalité
Pour les étrangers en France, elle peut résulter
d'un changement de situation personnelle
qui peut entraîner une modification de
sa nationalité au regard de sa loi nationale,
de la loi française ou d'accords internationaux.
Pour les Français ayant acquis une autre nationalité,
la nationalité française se perd soit
automatiquement en vertu de conventions
internationales ou de la législation du
pays de la nationalité adoptée soit par
déclaration auprès du consulat du pays
de résidence.
Bon à savoir : dans tous les cas,
il convient de s'adresser au consulat de France
du pays étranger concerné.
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